Coordination Syndicale
Méditerranéenne : Contre l’austérité, combativité et solidarité !
Déclaration du 1er mai 2013
La journée internationale
de lutte du 1er mai est l’occasion pour les travailleurs du monde
entier de réaffirmer leur opposition face aux politiques d’austérité des
gouvernements inféodés à la finance mondiale, face aux délocalisations, aux
privatisations, aux licenciements de masse et à l’accroissement de la pauvreté.
Les crises économiques successives traduisent l’impuissance du capitalisme
mondial à sortir de sa logique néolibérale et spéculative d’une part et
l’impossibilité des travailleurs et des chômeurs du monde entier de continuer à
supporter l’œuvre destructrice de ce système. Les luttes engagées en Europe,
celle des mineurs d’Afrique du Sud, le mouvement des indignés en Espagne et
ailleurs, la lutte des Grecs contre le diktat des banquiers de l’union
européenne, tout cela traduit la résistance de ceux qui souffrent.
Les plans de rigueur programmés dans certains pays
et déjà en place dans d'autres accentuent une casse des services publics et
accélèrent les processus de privatisation. Ces coupes budgétaires dans
différents secteurs participent à la précarisation des travailleurs et à leurs
licenciements. L'exemple de la lutte des mineurs espagnols il y a quelques mois
est significatif ! Les fermetures d'usines et les plans de licenciements
massifs se multiplient (en France le patronat avec l'appui du gouvernement
laisse sur le carreau des milliers de travailleurs licenciés par PSA, Sanofi,
Goodyear et bientôt Florange). Les salariés en lutte contre les fermetures de
leurs usines n’ont que leur force et la solidarité des autres travailleurs à
opposer à la voracité des capitalistes !
En France la « loi de sécurisation de
l'emploi » aura des conséquences très graves pour les travailleurs, en les
précarisant davantage et en diminuant les voies de recours des syndicats sur
les plans de licenciements.
En Algérie, au Maroc, en Tunisie, les
multinationales du textile, de l'agriculture se gavent des surprofits qu’elles
captent en exploitant saouvagementt les travailleur(se)s. La mâne financière
tirée de l’exploitation du sous-sol (pétrole, phosphate notamment), ne doit pas cacher l’amère
réalité d'une distribution très inégale des richesses et une corruption
jamais égalée dont profite la nomenklatura politique et affairiste.
Sur les deux rives de la Méditerranée, la casse des
systèmes de retraite est à l’oeuvre depuis plusieurs années, à l’image de
l’allongement de l'âge de départ à la retraite en Espagne, les réformes en
cours du système de retraite au Maroc et en Algérie ne présagent rien de bon
non plus, ou encore en France où le gouvernement souhaite rallonger le temps de
cotisation pour toucher une retraite pleine.
La précarité et le chômage ne cessent de
progresser. Ainsi, les contrats précaires se multiplient, les taux de chômage
battent des records, comme en France, en Espagne ou en Grèce. Au Maghreb le
chômage reste également très massif, voire à la hausse, comme en Tunisie.
L'inflation des prix des produits de base au Sud de
la Méditerranée (huile, sucre, viande, céréales, carburant) asphyxie les
populations et la dépendance aux importations devient intenable.
Dans différents pays les travailleurs tentent de
résister en défendant leur entreprise, leurs emplois et leurs salaires. Les
précaires et chômeurs du Maghreb, fer de lance des soulèvements populaires de
ces pays, se battent pour une politique d’emplois qui sort du bricolage et de
la précarité des contrats de travail. La coordination des comités de chômeurs
du Maghreb et d'autres pays, enclenchée depuis quelques mois, participe à la
construction d'un rapport de force à la base. Une journée internationale de
lutte contre le chômage et la précarité est d'ailleurs organisée le 16 mai prochain,
date symbolique en hommage à un chômeur marocain kidnappé le 16 mai 1993 et
assassiné par la police marocaine.
Bien que les pouvoirs cherchent, à défaut de
réprimer férocement les mouvements sociaux, à acheter la paix sociale, la
grogne des ouvriers, les mobilisations des jeunes et des chômeurs, ainsi que
les mouvements de protestation des fonctionnaires, de ceux de l'éducation, de
la santé ou des collectivités locales (en Algérie et au Maroc par exemple),
permettent d’espérer que les luttes se recentrent sur des revendications plus
unitaires, telles qu’une répartition plus juste des richesses, le respect des
droits syndicaux et de grève, une politique de développement et d’emploi qui se
libère des contraintes imposées par les institutions internationales et le
marché mondial, et un programme d’actions plus offensif sous contrôle de la
population, en phase avec les attentes sociales de celle-ci qui ne profite pas
de l’enrichissement indécent de ceux qui dans et autour de l’Etat agissent
comme de vrais prédateurs.
Les luttes sont devant nous. Que le premier mai
soit l’occasion d’exprimer notre détermination à aller le plus loin possible
dans l'acquisition de droits sociaux et le renforcement de nos acquis sociaux.
Seule la lutte paie ! Solidarité
Internationale !
Les syndicats signataires de la
déclaration au 30 avril 2013:
Le CLA conseil des lycées d'Algérie
La CNT-F (France)
Union syndicale Solidaire (France )
La CGT (Espagne )
ANDCM(Maroc)
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